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Immobilier de bureau : le marché locatif francilien enregistre une chute historique

Alors que la crise sanitaire et les habitudes de travail prises pendant le confinement soulèvent de nombreuses interrogations quant à l’avenir du bureau et la place du télétravail, l’immobilier d’entreprise dresse le bilan de ces derniers mois. Et il est particulièrement sombre, comme le montre les chiffres présentés par le spécialiste du conseil en immobilier d’entreprise, JLL, le 7 juillet dernier.

Quelque 197 500 m2 ont été commercialisés au 2e trimestre 2020 en Île-de-France, un niveau historiquement bas. « Le confinement a marqué un coup d’arrêt aux mouvements des entreprises ; celles qui avaient initié une demande immobilière pour répondre à leur forte croissance ont stoppé leurs projets, tout comme celles qui prévoyaient une extension de proximité, le télétravail ayant pris le relais », explique Marie-Laure Leclercq De Sousa, Directrice du département Agence de JLL.

Sur les 6 premiers mois de l’année, seulement 667 500 m2 de bureaux ont été commercialisés. C’est 40 % de moins qu’au 1er semestre 2019. Et cela aurait pu être bien pire sans la transaction conclue entre Groupama et Total, portant sur 126 000 m2 au sein de la future tour The Link qui accueillera, dès 2025, le nouveau siège social du pétrolier.

Bonne tenue des investissements

Aucun segment n’a été épargné par la chute des commercialisations. Les petites et moyennes surfaces affichent un recul de 38 %, alors que les surfaces intermédiaires se replient de 41 %. Quant au segment des grandes surfaces, il accuse une baisse de 40 %, qui aurait avoisiné les -75 % sans la transaction Total au 1er trimestre 2020, rappellent les experts de JLL.

De même, le repli du marché locatif s’observe sur toutes les zones géographiques. La 1e Couronne est celle qui a le plus souffert, avec une baisse de 65 %. Le marché de Paris intra-muros recule de 48 %, le Croissant Ouest de 51 % et la 2e Couronne de 36 %.

Pour les prochains mois, le marché reste très incertain. Selon Marie-Laure Leclercq De Sousa, « il faudra probablement attendre septembre, une fois que les entreprises auront géré leurs sujets RH et organisationnels, pour voir les demandes être réactivées. La question est de savoir si ces projets se transformeront dès le 2nd semestre 2020 ou en 2021 ».

Si le marché locatif est à la peine, celui de l’investissement résiste bien. Après un démarrage en trombe (5,1 Md€ investis au 1er trimestre), le deuxième trimestre s’est révélé satisfaisant compte tenu du contexte, avec 2,6 Md€ investis en Île-de-France. Sur l’ensemble du 1er semestre, le marché atteint les 7,7 Md€. Un chiffre, certes, en baisse de 25 % par rapport à la même période l’an passé. Mais le millésime 2020 est tout de même l’un des meilleurs des 10 dernières années et se situe, sur les 6 premiers mois, au-dessus de 26 % à la moyenne décennale. Tous les investisseurs n’ont donc pas mis leurs opérations entre parenthèses. 44 transactions ont même été recensées entre avril et juin 2020, dont 7 supérieures à 100 M€.