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Elon Musk veut retirer Tesla de la cote

« J’envisage de retirer Tesla de la Bourse à 420 dollars. Financement assuré ». Il aura fallu moins de 140 caractères à Elon Musk pour chahuter Wall Street avec ce post publié sur Twitter le 7 août dernier. Le fondateur de Tesla et de SpaceX a ensuite précisé, toujours par Tweet, qu’il ne céderait pas ses propres titres et qu’il souhaitait rester le patron de la firme californienne.

L’action s’est rapidement envolée suite à l’annonce du patron habitué aux polémiques, avant d’être suspendue par les autorités boursières américaines. La cotation a repris un quart d’heure plus tard pour clôturer cette journée hors norme en hausse de 11 %.

La compagnie a rapidement confirmé l’intention de son PDG de sortir l’entreprise du Nasdaq pour ne plus subir « l’énorme pression » des marchés, poussant « à prendre des décisions qui peuvent être bonnes sur un trimestre donné, mais pas forcément sur long terme ». Elon Musk vise en particulier les attaques spéculatives dont sa firme fait régulièrement l’objet, mais aussi la contrainte de se soumettre aux obligations de publication des résultats trimestriels alors que, rappelons-le, Tesla ne gagne toujours pas d’argent. Des marchés, certes, particulièrement volatiles mais qui lui auront tout de même permis de lever plus de 20 milliards d’euros depuis 2010, selon une estimation des Echos.

Qui pour financer l’opération ?

Mais une question reste en suspens… celle du financement. Elon Musk dit vouloir conserver les 20 % qu’il détient dans sa compagnie et en garder les rênes. Il demande aux salariés de garder leur titre et invite ses actionnaires à vendre à un prix de 420 dollars ou à rejoindre un fonds d’investissement privé qui sera créé sur le modèle du fonds qui réunit les investisseurs de son entreprise spatiale SpaceX. Le prix d’achat annoncé valorise l’entreprise à 71,6 milliards de dollars, soit près de 13 milliards de plus qu’avant le Tweet du 7 août avec une cote à 367 dollars par action. Selon différentes estimations, le rachat des actions représenterait un coût de 35 milliards d’euros. Un financement par endettement paraît compliqué compte tenu de la situation financière de l’entreprise. Autre piste évoquée par les commentateurs : une prise de participation par de grands fonds. Parmi les prétendants possibles, le fonds souverain saoudien, Public Investment Fund, qui a pris entre 3 % et 5 % des actions ces derniers mois ou le chinois Tencent qui détient, à ce jour, 5 % du capital. Le Conseil d’administration de Tesla a affirmé que la décision serait prise au terme d’un vote des actionnaires. Mais une chose est sûre, l’entreprise devra être à la hauteur de sa promesse de gagner de l’argent à partir de la fin 2018.