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Électricité : une hausse moyenne de 84 % est attendue en 2023 pour les professionnels

Si les prix de l’énergie ont connu une hausse dès les premiers mois qui ont suivi la crise sanitaire, ils ont littéralement explosé lorsque le conflit russo-ukrainien a commencé. « Fin février 2022, le début de la guerre en Ukraine a entraîné une nouvelle hausse des marchés au comptant (+488,7 % pour l’électricité vendue en gros sur le marché au comptant EPEX – Bourse d’électricité européenne au comptant – en mars 2022 en glissement annuel) et à terme de l’électricité. Par suite, la facture des clients professionnels a fortement augmenté (+27,1 % en mars 2022 en glissement annuel) », note ainsi l’Insee.

Et les difficultés de remise en marche des centrales nucléaires françaises ont également nourri le mouvement inflationniste au point que les prix au comptant enregistraient une hausse historique, en glissement annuel, de 564 % en août 2022 avant de revenir, à partir du mois de novembre, à des niveaux comparables à ceux de 2021. Au final, précise l’Insee, « les prix de l’électricité vendue en décembre 2022 aux clients professionnels étaient supérieurs de 21,7 % à ceux de décembre 2021 ». Dans le détail, le prix moyen de l’électricité a augmenté, en 2022, de 30 % dans l’agriculture et l’industrie, de 11 % dans le secteur marchand et de 26 % dans le secteur non marchand.

Une augmentation de 84 % attendue en 2023

Pour 2023, la situation pourrait encore se dégrader, prévient l’Insee. Ainsi, selon les prévisions des fournisseurs d’électricité interrogés par l’institut, « les prix de vente de l’électricité fournie aux clients professionnels devraient augmenter de 84 % en 2023 en moyenne annuelle, hors mesures « amortisseur électricité », « guichet d’aide au paiement des factures de gaz et d’électricité » et « plafonnement pour les très petites entreprises », et en l’absence de nouvelles mesures qui seraient prises dans le courant de l’année ou de gestes commerciaux (« rabais ») de la part des fournisseurs et/ou de renégociations ».

Cette hausse atteindrait 92 % dans l’industrie et l’agriculture, 77 % dans les secteurs marchands et 66 % dans les secteurs non marchands.

Le niveau de consommation électrique des entreprises joue également un rôle important dans la hausse des tarifs. L’étude précise ainsi que les plus gros consommateurs, les entreprises disposant d’un contrat haute tension d’une puissance supérieure à 250 KVA (segment C1, C2, C3) pourraient faire face à un doublement des prix. Alors que les entreprises disposant d’un abonnement basse tension d’une puissance comprise en 36 KVA et 250 KVA (segment C4) ne verront leur facture s’envoler « que » de 80 % et celles disposant d’un abonnement inférieur à 36 KVA (segment C5), de 38 %.

Attention, encore une fois, ces augmentations annoncées ne tiennent pas compte des dispositifs d’aide qui permettront, par exemple, à certaines entreprises appartenant au segment C5 de bénéficier du bouclier tarifaire, et ainsi, comme les particuliers de voir leur hausse tarifaire plafonnée à 15 % en 2023.

  • © 2022 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Fév 14, 2023