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Difficultés d’approvisionnement, la crise n’est pas encore terminée

Lors de son dernier point de conjoncture, la Banque de France est revenue sur les difficultés d’approvisionnement rencontrées par les entreprises françaises. Réalisée auprès de 8 500 structures entre le 27 janvier et le 3 février, cette enquête fait apparaître que l’amélioration des conditions d’approvisionnement enregistrée en novembre et décembre 2021 a laissé la place à une nouvelle dégradation. Alors qu’il s’était inscrit en baisse à hauteur de 53 % en décembre 2021, le ratio des entreprises industrielles confrontées à des pénuries a repris 2 points en janvier 2022, pour atteindre 55 %.

Dans le détail, les secteurs les plus concernés sont la production d’équipements électriques (79 % se disent en difficultés d’approvisionnement), la fabrication de machines (76 %), l’automobile (74 %), le bois, papier et imprimerie (63 %).

L’étude pointe également une forte dégradation du secteur pharmaceutique dont le taux de difficultés d’approvisionnement est passé de 26 % en septembre 2021 à 43 % en janvier 2022. Toutefois, note la Banque de France, « à la différence des autres secteurs, ceci traduit vraisemblablement la vigueur de la demande : le taux d’utilisation des capacités de production y est le plus élevé (+5 points au-dessus de sa moyenne historique) ».

Des espoirs mesurés

Seuls 10 % des chefs d’entreprises interrogés pensent que ces difficultés d’approvisionnement seront réglées dans moins de 3 mois. 63 % dans moins d’un an et 16 % dans moins de 2 ans. 2 % estiment même qu’il faudra au moins 2 ans pour que toutes ces difficultés disparaissent.

Au sein de l’industrie, les secteurs de l’automobile et de la métallurgie sont les plus pessimistes. « Ainsi, à peine plus de 60 % des entreprises du secteur automobile (et un peu moins de 60 % dans la métallurgie) pensent que les difficultés d’approvisionnement – principalement en semi-conducteurs – seront résorbées d’ici fin 2022 », notent les auteurs de l’étude. Au contraire, les industries agro-alimentaire, chimiques et pharmaceutiques tablent à 80 % sur un retour à la normale avant la fin de l’année 2022.

  • © 2022 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Fév 15, 2022