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Démographie pharmaceutique : 2020 confirme les tendances observées depuis 10 ans

Regroupement des lieux d’exercice, féminisation croissante et vieillissement tendanciel de la profession : ces trois évolutions structurelles sont à nouveau confirmées par l’Atlas démographique publié fin juin par le Conseil national de l’Ordre. Fin 2020, ce dernier comptabilisait 73 830 professionnels inscrits (dont 68 % de femmes), soit un nombre quasiment stable par rapport à 2010 (+0,8 %). Toutes filières confondues, l’âge moyen des pharmaciens s’établit à 46,8 ans (+1,3 % par an en 10 ans) et la part des plus de 60 ans progresse sensiblement sur la période, passant de 10,5 % en 2010 à 18,4 % en 2020. Malgré cette hausse importante, l’Ordre estime que le renouvellement des générations est assuré dans la mesure où le nombre de pharmaciens âgés de moins de 35 ans augmente en parallèle et représente désormais 21 % de la population totale des pharmaciens.

Les titulaires d’officine moins nombreux et plus âgés

Au cours des 10 dernières années, les inscriptions ont évolué de manière très contrastée selon les filières et les modes d’exercice. Si l’attractivité des carrières en milieu hospitalier et dans l’industrie pharmaceutique se confirme, la biologie médicale et la pharmacie d’officine font face à une relative désaffection, avec des inscriptions en baisse de respectivement 13 % et 8,4 %. Une tendance liée en grande partie à la consolidation de ces deux secteurs : entre 2010 et 2020, le nombre de laboratoires de biologie médicale (SEL) est passé de 1 228 à 323, tandis que celui des pharmacies a reculé de 1 652. Sur l’année 2020, 196 officines ont fermé, suite principalement à des restitutions de licence (cas des fermetures sans repreneur) et des cessions de clientèle. Plus de 60 % des fermetures concernent des pharmacies réalisant moins de 1 M€ de chiffre d’affaires annuel, une proportion qui confirme la concentration progressive du réseau au profit d’officines de taille plus importante. En parallèle de cette évolution, on observe un vieillissement tendanciel des titulaires, plus marqué que pour l’ensemble des pharmaciens en exercice. Leur moyenne d’âge s’établit, en effet, à 50,1 ans, soit 3 ans de plus que pour l’ensemble de la profession. Ce facteur démographique devrait donc accélérer la baisse tendancielle du nombre de pharmacies, sans toutefois remettre en cause la solidité du maillage officinal. L’ordre rappelle, en effet, que 9 communes sur 10 respectent les quotas géo-démographiques définis dans le Code de la santé publique. La densité officinale demeure, par ailleurs, l’une des plus élevées d’Europe, avec 31 pharmacies pour 100 000 habitants.