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Commerce spécialisé : Procos tire la sonnette d’alarme !

Après avoir dressé un bilan mitigé de l’activité des commerces spécialisés au 1er semestre 2022, Procos, la fédération pour la promotion du commerce spécialisé, invite les pouvoirs publics à prendre des mesures fortes afin de préserver la rentabilité des acteurs du secteur.

Un bilan mitigé

Selon les derniers chiffres publiés par Procos, les magasins de commerces spécialisés ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires de 2 % au cours du 1er semestre 2022, par rapport à la même période de l’année 2019*. Une diminution des ventes qui a fortement impacté les secteurs du textile et de l’habillement (-7,8 %), de la chaussure (-9,8 %) et de la beauté-santé (-10,3 %). Certains secteurs, eux, ont vu leurs ventes en magasins augmenter : l’alimentaire spécialisé (18 %), l’équipement de la maison (7 %) et le sport (15 %).

Côté web, les ventes en ligne enregistrent, de janvier à mai 2022, une progression de 60 % par rapport à la même période de l’année 2019. Mais force est de constater que l’explosion des ventes sur internet ne compense que partiellement les baisses d’activité des points de vente. En effet, sur cette même période, le chiffre d’affaires global (ventes en magasin et ventes en ligne) des commerces spécialisés a diminué de 5,4 % (par rapport à 2019).

Un avenir incertain

Et selon Procos, l’amélioration de la situation des commerces spécialisés, dans les prochains mois, semble compromise en raison d’un « environnement très complexe, incertain et préoccupant pour les commerçants ». Les enseignes sont, en effet, soumises à de multiples tensions dues, en particulier, à l’augmentation des coûts d’exploitation (approvisionnement, énergie, transport). Une augmentation qu’il devient obligatoire de répercuter sur le prix de vente au consommateur afin de préserver une rentabilité déjà dégradée. Plus encore, l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages laisse craindre, dans les prochains mois, d’importantes conséquences sur la consommation, notamment celle des produits non-alimentaires. Une inflation qui, par ailleurs, pourrait entraîner une hausse significative des loyers…

Des mesures fortes attendues

Face à ce constat, Procos préconise un accompagnement des entreprises du commerce afin de « créer les conditions des indispensables transformations du secteur ». Et les attentes vis-à-vis des pouvoirs publics sont nombreuses. D’une part, accompagner les transformations urgentes du secteur en matière d’innovation, d’emploi, d’investissement ou encore de fiscalité (suppression de la CVAE). D’autre part, instaurer des mesures économiques fortes comme un plafonnement de l’indexation des loyers du commerce, l’allongement du délai de remboursement des PGE et un accès facilité au crédit. « Il n’y a plus de temps à perdre pour transformer le secteur qui doit prendre toute sa place dans la société de demain » a précisé Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos.

*Les années 2020 et 2021 n’étant pas représentatives en raison des confinements liés à la crise sanitaire du Covid-19, l’analyse de la performance des commerces spécialisés est effectuée par rapport à l’année 2019.