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Batteries : la start-up anglaise Britishvolt tire sa révérence

En cours de construction à Blyth dans le Northumberland (Nord-est de l’Angleterre), l’usine de batterie de la start-up Britishvolt devrait ne jamais ouvrir ses portes. Mardi 17 janvier, ses dirigeants ont déposé le bilan après avoir tenté de convaincre investisseurs et actionnaires de remettre au pot. Les 300 millions de livres sterling déjà levés depuis le lancement du projet en 2019, soit moins d’un dixième des 3,8 Md£ nécessaires à la construction de cette usine, ne permettant pas d’aller plus loin.

Quant au soutien public de 100 M£ promis par le gouvernement britannique, il n’a pas été versé au motif que Britishvolt n’était pas parvenu, dans les temps, à valider les étapes présentées dans son plan de développement. La faiblesse financière des deux seules offres de reprise (30 M£) n’a pas, non plus, permis aux administrateurs d’envisager une poursuite de l’activité de l’entreprise.

La plupart des presque 300 salariés ont déjà été licenciés et les actifs matériels et immatériels de l’entreprise devraient être cédés lors de la procédure de liquidation.

Lancement d’une enquête parlementaire

La faillite de Britishvolt inquiète beaucoup outre-Manche. C’était le seul projet anglais d’usine de batterie en développement. Le seul autre site de production présent sur le territoire du Royaume-Uni appartient au chinois Envision et vise, non pas à répondre à la demande des constructeurs britanniques chaque jour plus forte, mais à celle du japonais Nissan.

Une situation inquiétante qui a conduit la Commission des affaires du Parlement britannique à lancer une enquête sur la production des batteries de véhicules électriques au Royaume-Uni. Pour Darren Jones, son président, « l’avenir de la construction automobile au Royaume-Uni dépend de notre capacité à fabriquer des véhicules électriques et à pouvoir les exporter vers l’UE (…). Cela signifie que nous avons besoin d’un approvisionnement local en batteries de véhicules électriques ». L’enquête doit permettre d’identifier, puis de lever les freins qui conduisent le Royaume-Uni à creuser son retard en matière de production de batteries haute performance par rapport aux autres pays du monde.

Pour rappel, la construction de plusieurs sites de production de batteries a été lancé en Europe ces dernières années dont 12 en Allemagne, 3 en Italie ou encore 3 en France.