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BatiPhoenix, la start-up qui offre une seconde vie aux matériaux de construction

Le BTP génère près de 40 millions de tonnes de déchets par an… quand les ménages en produisent « seulement » 30 millions. Et ce volume n’est pas prêt de se réduire au vu des grands chantiers qui attendent le secteur des travaux publics ces prochaines années. Ainsi, les projets du Grand Paris vont, à eux seuls, générer plus de 45 millions de tonnes de déblais d’ici 2030 ! Pourtant, tous ces déchets ne sont pas nécessairement inutilisables. Une partie d’entre eux peut, en effet, trouver une seconde vie. C’est le défi que se sont lancées deux jeunes entrepreneures, Lucile Hamon et Késia Vasconcelos, qui ont créé BatiPhoenix, une plate-forme jouant le rôle d’intermédiaire entre vendeurs et acheteurs de matériaux de réemploi. Produits neufs non utilisés, éléments issus de chantiers de démolition, surplus de commande…, la start-up propose aux professionnels du bâtiment, qu’ils soient artisans ou architectes, du matériel vendu entre 50 % et 90 % moins cher que dans les circuits classiques. Le modèle économique est simple : l’entreprise se rémunère par une commission payée par le vendeur et qui dépend du montant de la transaction. Une somme que seront sûrement prêtes à payer beaucoup d’entreprises qui s’évitent ainsi le coût de gestion de leurs déchets, tout en récupérant les produits de leurs ventes. Du côté des acheteurs, cela leur permet de réaliser des économies substantielles sur l’achat de leurs matériaux. Mais l’intérêt est également écologique. Alors que la loi de transition énergétique pour la croissance verte impose que 70 % des déchets du BTP soient valorisés à l’horizon 2020, à peine 60 % le sont aujourd’hui. La marketplace fraîchement créée participe ainsi à l’enjeu de faire entrer le bâtiment dans la boucle de l’économie circulaire. En activité depuis l’été 2017, elle a enregistré sur le mois de novembre entre 15 et 20 transactions. L’offre couvre uniquement la région Île-de-France pour l’instant, mais l’objectif des deux entrepreneures en herbe est de la déployer sur toute la France d’ici 3 ans.