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Après les voitures et les camions, les porte-conteneurs autonomes ?

L’automatisation gagne le transport maritime. La Chine a ainsi lancé, en 2017, l’alliance de développement des cargos autonomes qui réunit des entreprises chinoises et étrangères (dont Rolls Royce). Elle a depuis annoncé la création d’un site d’essai en mer de Chine, au nord de Macao. D’une superficie de 770 km², celui-ci permettra de tester les navires autonomes. Le premier devrait être mis à l’eau fin 2018.

De son côté, la Norvège accueille le projet Yara Birkeland, lancé par le fabricant d’engrais Yara International et l’industriel Kongsberg. Le projet a déjà abouti à un premier prototype autonome, mais également totalement électrique. Le navire est capable de transporter des conteneurs sur 120 km pour faire la liaison entre les usines des deux entreprises portant le programme et devrait être opérationnel dès 2019.

Enfin, Rolls Royce a lancé un programme de recherche de 6,6 M€ en coopération avec des universités finlandaises et les entreprises Brighthouse NAPA, DNV GL et Inmarsat. La commercialisation du navire cargo est prévue pour 2020. Si Rolls Royce réalise actuellement des tests sur les capteurs pour du fret courte distance, le porte-conteneurs aura un rayon d’action de 3 500 miles nautiques (6 482 km). Selon l’Anglais, ces navires permettront une baisse d’environ 20 % des coûts grâce à l’augmentation de la puissance moteur et des capacités de chargement, la réduction de la taille de l’équipage voire sa suppression et un meilleur aérodynamisme favorisant une moindre consommation de carburant. Les risques d’accidents seraient, par ailleurs, réduits à zéro, selon le groupe.

Les navires autonomes laissent toutefois certains acteurs sceptiques, en tête desquels le PDG du transporteur danois Maersk, Soren Skou. Celui-ci a déclaré à l’agence Bloomberg, en mars 2018, que les navires cargo autonomes ne seraient pas des facteurs d’efficacité pour le transport maritime, en tout cas de son vivant. Soren Skou déclarait, par ailleurs, qu’il ne pensait pas que les autorités autoriseraient la circulation de navires « pesant 200 000 tonnes sans un être humain à bord ».