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Aide à l’achat : seuls les véhicules électriques assemblés aux États-Unis en bénéficieront

Intégrée dans un texte fleuve (Inflation Reduction Act) destiné à aider les Américains à faire face à l’inflation, l’aide à l’achat d’un véhicule électrique a été adoptée par le Sénat au début du mois d’août. Elle prend la forme d’un crédit d’impôt d’un montant maximum de 7 500 $. Sachant que ce crédit d’impôt, qui s’appliquera en 2023, ne concernera que les véhicules électriques dont le prix sera inférieur à 55 000 $ pour une voiture classique et 80 000 $ pour une camionnette ou un SUV. Et attention, pour être éligibles, les véhicules en question devront être assemblés sur le sol américain (batterie comprise). Une exigence qui exclut, de facto, tous les véhicules électriques étrangers. Une mesure protectionniste que l’Union européenne avait dénoncée comme contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dès la publication du projet de loi, mais sans grands résultats.

L’inquiétude des constructeurs américains

Si les conditions d’attribution de l’aide suscitent l’ire des constructeurs étrangers, elles inquiètent également les producteurs américains dans la mesure où la localisation de la production touche également la batterie et ses composants. À compter de 2023, 40 % des minéraux utilisés pour les fabriquer et 50 % de l’ensemble de ses composants devront ainsi provenir des États-Unis ou d’un pays avec lequel existe un traité de libre-échange. Or, aujourd’hui, 90 % des minéraux utilisés dans les batteries des voitures électriques américaines provient de Chine. Selon John Bozzella (cité dans Les Echos), PDG de l’Alliance pour l’innovation automobile qui regroupe la plupart des constructeurs œuvrant aux États-Unis, dans l’état actuel du texte, 70 % des véhicules électriques vendus sur le territoire américain ne seraient pas éligibles au crédit d’impôt de 7 500 $. Il demande donc à l’administration américaine d’élargir les critères d’origine des composants de batteries en incluant « des pays de production qui ont des accords de défense collective avec les États-Unis, comme les membres de l’Otan, le Japon et d’autres ».