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67 ans pour rembourser la dette du Covid-19

Après le « quoi qu’il en coûte » arrive l’heure des comptes et bien sûr la question du remboursement de la dette contractée par l’État pour faire face aux conséquences de l’épidémie. Pour rappel, le taux d’endettement de la France est passé de 97,6 % du PIB en 2019 à 115,7 % fin 2020, selon l’Insee. En euros, notre dette collective s’est donc creusée, sur un an, de plus 270 Md€ pour atteindre un total de 2 650 Md€. Nous sommes donc très loin de la barre des 60 % fixée par Bruxelles. Un seuil que nous avons franchi en 2002 (60,3 %) et qui, depuis, n’a fait que s’éloigner principalement sous l’effet de la crise financière de 2008 (+21 points de PIB en 4 ans) et de la crise du Covid-19. Et c’est sur notre capacité à rembourser ces 270 milliards que l’assureur Euler Hermes s’est penché dans une récente étude.

67 ans pour rembourser la dette Covid-19

Pour les auteurs de l’étude, compte tenu des tendances observées lors des 20 dernières années, le niveau d’endettement de la France ne devrait que très faiblement baisser dans les décennies à venir. « En supposant que pour la période 2023-2035, la France revienne à sa position historique en ce qui concerne le solde primaire ainsi que la croissance du PIB nominal, la dette publique ne diminuerait guère sur l’horizon de prévision, atteignant 114 % du PIB en 2035 », précise l’assureur.

En suivant ce scénario, et sous réserve qu’une nouvelle crise majeure n’intervienne pas à moyen terme, la France ne retrouverait son taux d’endettement d’avant-Covid-19 que dans 67 ans. Et l’assureur n’imagine pas un scénario plus favorable. Pour lui, en effet, « le mécontentement social élevé et les pressions sur les dépenses découlant d’une société vieillissante sont peu susceptibles de permettre une réduction notable des dépenses publiques ». Quant à une évolution positive des rentrée fiscales françaises sous l’effet d’un embellissement inattendu de sa situation économique, Euler Hermes l’exclue également « compte tenu de l’appétit et de la capacité limités de faire adopter des réformes stimulant la croissance » dans notre pays.

Concernant la gestion de la dette Covid-19 par nos voisins, l’assureur estime qu’il faudra seulement 7 ans à l’Allemagne pour en venir à bout, 26 ans à l’Italie, et 89 ans à l’Espagne.

  • © 2021 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Mai 25, 2021