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2018 marqué par les grèves chez SNCF et Air France

Le début de l’année 2018 a été marqué par d’importants mouvements de grève chez les deux principaux acteurs français du transport : la SNCF et Air France. La mobilisation en opposition au projet de réforme ferroviaire (adopté depuis) a duré 37 jours entre avril et fin juin 2018 et a représenté une perte de 790 M€ de marge d’exploitation pour la SNCF. Chez Air France, les syndicats demandaient la fin du gel des salaires (qui durait depuis 6 ans) et un rattrapage de 5 à 6 % pour l’ensemble des salariés. Des demandes notamment justifiées par les très bons résultats de la compagnie en 2017 (588 M€ de bénéfice). Le mouvement de contestation de 15 jours de février à juin a abouti à une consultation des salariés sur l’offre de la direction, puis à la démission du PDG suite à leur refus. Au total, les pertes nettes se sont élevées à 335 M€, dont 260 M€ sur le seul 2e trimestre.

Ces grèves ont contribué directement et indirectement au ralentissement de la croissance française au 2e trimestre (+0,2 % selon les premiers chiffres de l’INSEE). Ils ont logiquement pesé sur la consommation des ménages – leurs dépenses en services de transport s’effondrant de 3,2 % sur la période – et sur l’activité de fret. Malgré un report du rail vers la route, ils ont également ralenti la croissance du tourisme et ont mis en difficulté d’autres secteurs dont l’approvisionnement a été compliqué, à l’instar du BTP.

Et les mouvements de contestation dans le transport pourraient de nouveau peser sur la croissance au 2e semestre. L’été a été relativement calme, les syndicats peinant à mobiliser à la SNCF et attendant la nomination du nouveau PDG chez Air France. Mais les grèves pourraient redémarrer dès septembre chez la compagnie aérienne. Plusieurs projets du gouvernement pourraient, par ailleurs, créer de nouveaux foyers de contestation, au-delà du rail et de l’air. C’est notamment le cas d’un possible retour de l’écotaxe ou en tout cas d’une nouvelle contribution des poids lourds, à propos de laquelle la FNTR a déclaré qu’il s’agissait de « la ligne rouge de la profession ». Évoquée comme piste par le Gouvernement pour désenclaver les zones rurales, l’autorisation de « taxis amateurs » pourrait aussi provoquer une levée de boucliers. Les syndicats de taxis ont, d’ores et déjà, menacé le Gouvernement d’une mobilisation importante si la mesure était effectivement intégrée au projet de loi sur les nouvelles mobilités.