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Cybercriminalité : attention à la gestion des réseaux sociaux

À en croire le ministère de l’Intérieur, les escroqueries de type « fraude au président » ou « fraude au changement de RIB » auraient fait perdre aux entreprises françaises pas moins de 485 millions d’euros entre 2010 et 2015. Pour monter ces fraudes aux ordres de virement (fovi), les escrocs recueillent des informations sur les entreprises ciblées. Des données précieuses qui leur permettront non seulement d’usurper, de manière crédible, l’identité d’un dirigeant de l’entreprise ou d’un de ses fournisseurs, mais aussi d’identifier la personne avec qui entrer en contact (téléphone, courriel, réseau sociaux…) pour lancer l’arnaque.

Des pratiques encore peu sécurisées

Une récente étude réalisée par YouGov pour le compte de Blue Cost System permet de faire le point sur les pratiques des professionnels en matière de gestion des médias sociaux. Il en ressort que seuls 40 % des sondés affirment avoir paramétré leurs comptes sur les réseaux sociaux (LinkedIn, Facebook…) pour réserver à leurs contacts l’accès aux données de leur profil. L’étude montre également que la majorité des sondés accepte d’interagir avec des inconnus sans avoir pris le soin de vérifier leur identité. Enfin, tout aussi inquiétant, seuls 36 % des professionnels interrogés déclarent utiliser un mot de passe différent pour chaque application de médias sociaux ou de messagerie utilisée.

Quelques règles simples

Pour décourager les escrocs, la première chose à faire est de tarir la mine de données sur laquelle ils s’appuient pour bâtir la fraude. Les informations sensibles relatives à l’entreprise doivent sinon disparaître d’Internet, du moins être en accès sécurisé. Il s’agit notamment des organigrammes grâce auxquels les pirates vont reconstruire la chaîne de validation des ordres de paiement, mais aussi des cordonnées à l’aide desquelles les contacts directs seront pris. Ces recommandations doivent être suivies par tous les acteurs de l’entreprise (salariés, dirigeants) notamment dans l’usage qu’ils font, à titre privé comme professionnel des médias sociaux. Les enjeux sont importants. De nombreuses entreprises ont tout simplement disparu après avoir subi une fraude aux ordres de virement.

  • © 2016 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Sep 29, 2016